20 avril 2024

Les Hydronautes de France

Club de plongée-sous-marine d'Aulnay-sous-bois depuis 1969

Le congre

LE CONGRE

 

Ecrit par Valy
 
Après m’être intéressée à la murène brune, je me devais de trouver quelques informations sur le congre.

Contrairement à la murène de Méditerranée que l’on ne trouve qu’en Méditerranée (!), le congre se rencontre dans de nombreux endroits. Il n’y a pas de différentes familles de congre. On retrouve donc le « Conger conger » (enfin un nom scientifique facile à retenir!), aussi bien en Atlantique du Nord-est, qu’en Manche ou en Méditerranée, et même quelquefois en Mer du Nord. En résumé, on le trouve partout. Il suffit juste de le voir et de le reconnaître!

Près des côtes, le congre vit surtout dans la roche. Il affectionne les digues et les constructions qui lui offrent des cavités pour se cacher durant la journée. Il peut aussi se terrer dans la vase.

Le congre vit entre la surface et 200 à 300 mètres de profondeur. Il faut savoir plusieurs choses sur le congre par rapport à la profondeur.
Plus il vit profond et plus il est actif le jour. On ne peut le croiser en pleine eau de jour qu’en dessous de 50 mètres seulement. En eau peu profonde, le congre ne sort que la nuit, et la pleine lune peut même le gêner.
Plus il vit profond et plus il est gros. Les individus que nous rencontrons lors de nos plongées club sont des jeunes individus. Les plus jeunes sont aussi appelés « fielas ».

Il est rare de rencontrer près du bord des individus de plus de vingt kilos. Mais les adultes les plus gros dépassent les soixante kilos. En Islande, un congre de 115kg aurait même été péché. Mais je n’étais pas là pour le vérifier!
En revanche, pour « l’avoir vu de mes yeux vus », je peux vous assurer que le congre peut mesurer plus de 2 mètres de long, et qu’il est vrai que le diamètre de son corps peut être aussi gros que celui d’un bloc de plongée. C’était au temps où la célèbre barge aux congres était encore un de leur véritable royaume. Il y en avait des dizaines, tous plus gros les uns que les autres, à peine cachés par les restes de l’épave. Et si vous les attiriez, en les appâtant avec un peu de nourriture, ils  n’hésitaient pas à sortir et à se retrouver en pleine eau au milieu des plongeurs. Quelle vision impressionnante: le congre là devant moi était plus grand qu’un des membres de la palanquée qui mesurait déjà 1m95!

Comme sa cousine la murène, le congre fait partie de l’ordre des anguilliformes, mais en revanche il fait partie de la famille des congridae. Son corps est de forme serpentiforme, mais il est section presque ronde et non en forme de ceinture. Sa peau n’a pas d’écaille et elle est recouverte d’un épais mucus. La couleur de son corps est variable et dépend souvent de son lieu d’habitat. Elle varie entre les divers tons de gris, mais peut paraître brune, voir bleutée. 

Le congre possède une nageoire continue qui inclut la dorsale, la nageoire caudale et l’anale. Contrairement à la murène, il possède également une paire de nageoires pectorales, ce qui lui permet une bonne stabilité pour nager.

Le congre est caractéristique par sa tête qui est légèrement aplatie. Si vous l’observez bien, vous verrez que sa mâchoire supérieure est plus longue que sa mâchoire inférieure. Il possède deux grosses lèvres très épaisses et ses courtes narines sont visibles juste au-dessus de sa bouche.

Contrairement à la murène qui n’hésite pas à vous menacer en ouvrant très grand sa bouche, le congre reste plutôt impassible dans son trou lorsque vous le rencontrez. Aussi a-t-on rarement l’occasion de voir sa dentition fine et pointue, et très coupante. C’est pourquoi il vaut mieux prévoir de quoi l’assommer si vous en pêchez un! Et si vous voulez le cuisiner, attention, la zone près de la queue est remplie d’arêtes et n’est pas consommable!

Le congre est un poisson carnivore qui ne chasse que la nuit. Il se nourrit de poissons mais attaque aussi les homards, les crabes ou les poulpes. Il ne rechigne pas non plus à manger les animaux morts.

La reproduction du congre est semblable à celle des anguilles. Bien que mal connue, il semblerait que les animaux matures migrent vers une zone de frai située entre les Açores et Gibraltar. Les mâles et les femelles s’y rassemblent entre 3000 et 4000 mètres de profondeur. La femelle pond entre 3000 et 12000 ovules ; c’est ce qu’on nomme une stratégie de quantité. Les ovules sont ensuite fécondées et les larves, les leptocéphales* (tiens encore elles!), vont ensuite migrer au gré des courants.
Les congres ne se reproduisent qu’une seule fois dans leur vie. Ils meurent peu de temps après la reproduction. Quand leurs corps atteignent la maturité sexuelle, leurs intestins dégénèrent. Et ils cessent alors de se nourrir.

Une question subsiste : quelle est la durée de vie d’un congre? C’est une bonne question à laquelle personne ne semble encore avoir de réponse.

Il reste encore quelques mystères autour du congre… mais on ne devrait plus pouvoir le confondre avec sa cousine la murène. Enfin, je l’espère…

Les astérisques * à la fin de certains mots vous renvoient au Lexique de la bio pour plus d’explications.

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